Les Brasseries de Boulay : Mayer – Muff – Bome
Avant 1870, dans les campagnes lorraines, les petits brasseurs étaient avant tout des fermiers qui vendaient leur production de bière en direct et qui souvent possédaient un débit. La production était faible et la bière produite, de fermentation haute. Les ouvriers préféraient souvent boire une « petite bière » plutôt qu’un vin coupé d’eau, dans le but de faire baisser le taux d’alcool.
En 1850, il y avait sept brasseries à Boulay, dont trois appartenaient à des membres de la famille Mayer.
Brasserie Mayer: 7 rue de Saint-Avold.
vue de la brasserie, rue des jardins (carte postale)
La brasserie en premier plan au centre (source: M. et Mme Lecocq, née Mayer, fille de Frédéric né en 1908)
La Brasserie Mayer, la plus importante et la plus connue, est en activité en 1789. On trouve dans les registres de l’état civil de la ville de Boulay, en date du 17 novembre 1789, l’acte de mariage de Jean Mayer, brasseur et laboureur avec une demoiselle Guir. Jean, décéde en 1819.
La brasserie est reprise par sa veuve et par ses deux fils Frédéric et Jean-Pierre. Jean-Pierre continue l’entreprise familiale , la brasserie est toujours référencée en 1873. Frédéric s’installe rue de Saint-Avold, il débute l’aventure de la Brasserie de Boulay.
Monsieur Frédéric Mayer (source Perles de Lorraine1928)
En 1861, Jean-Baptiste prend les commandes de la brasserie.Il installe une machine à vapeur en 1898 et une machine à produire de la glace. Cette installation permet l’ élaboration d’une bière à fermentation basse.
La direction et le personnel de la brasserie (carte postale)
L’exploitation agricole n’est pas abandonnée. Signe de bonne santé de l’entreprise , un nombre impressionnant de terres, près, jardins et houblonnières viennent agrandir le patrimoine familiale.
publicité parue dans le journal de Boulay
En 1899, Hyppolyte prend la direction de la brasserie. Une nouvelle salle de brassage est installée en 1904. Monsieur Fieber, Maître-brasseur hongrois, est embauché. Il élabore une pils et une brune, la Stephanator. C’est à partir de cette date que la brasserie prend de l’expansion, elle produit 35000 hl. en 1933 sous la houlette de Frédéric Mayer.
Monsieur Hippolyte Mayer dans sa brasserie, la première personne en partant de la gauche (source: M. et Mme Lecocq, née Mayer, fille de Frédéric né en 1908)
Messieurs Frédéric et Hippolyte Mayer dans sa brasserie, les troisième et quatrième personnes en partant de la gauche (source: M. et Mme Lecocq, née Mayer, fille de Frédéric né en 1908)
Carte postale: La tour de brassage (les anciens de Boulay se rappellent qu’un fût de bière recouvert de sacs humides trônait toujours à l’arrière de la tour de brassage, clients et amis étaient généreusement abreuvés)
plaque émaillée de la brasserie Mayer
En 1939, la Brasserie de Boulay est fermée par les forces d’occupation et l’ensemble du matériel démonté en 1942 et transféré en Allemagne. C’est la brasserie de l’Union Messine qui s’en sert comme dépôt et qui embauche tout le personnel dont le fameux brasseur hongrois. A la libération, Frédéric Mayer, ancien élève de l’Ecole de Brasserie de Nancy vend les dommages de guerre à la brasserie Champigneulles.
Monsieur Mayer, 22 ans, à l’Ecole de Brasserie de Nancy, promotion 1930/1931, la seconde personne au 4ème rang (le plus grand) Source : Madame et Monsieur Lecocq
Il devient ensuite directeur technique de la Brasserie Motte-Cordonnier d’Armentières (59) puis directeur de la Brasserie Champigneulles . Il nous quittera en 1953.
Les locaux seront alors exploités en quincaillerie qui évolueront en magasin Brico Habitat.
Quelques photos de la brasserie en 2000, propriétaire M. Beyrlé,Brico-habitat
les anciennes écuries et la tour de brassage
la tour de brassage et les dépôts
Brasserie Mayer – rue de la Place
La brasserie est construite en 1816 par Monsieur Cabé, brasseur laboureur.
En 1834, Messieurs Mayer Jean-Pierre et Jules achètent la brasserie à Madame Cabé, Veuve Etienne, rue de la Place avec maison d’habitation, écurie et un passage de 6 mètres carrés donnant sur la Place.
Les affaires vont bon train, l’entreprise prospère, une maison est acheté rue de la halle, une autre rue de Saint-Avold,des écuries rue du chaudron. L’exploitation agricole est poursuivie est agrandie par l’achat de près, terres, vergers ainsi que d’une forêt.
En 1880, Monsieur Mayer Jean-Pierre, fils de Mayer Jean-Pierre (il était courant que le fils eût le même prénom que le père) rachète la brasserie, les écuries, la maison d’habitation et une partie du patrimoine agricole. Le patrimoine agricole familial continue à augmenter mais à une plus faible cadence. La brasserie est vendue en 1902.
Brasserie Muff – 53 rue de Saint-Avold -
En 1861 Georges et Charles Muff, brasseurs à Boulay, construisent une nouvelle brasserie au 53 de la rue de Saint-Avold.
La brasserie est reprise en 1863 par Monsieur Muff Jacques.
Le brasseur est cité dans le texte d’une ancienne chanson en patois:
- »Herr Muff vän d’r Salmiak
Danzt met singen langen Frack »
En 1869, Monsieur Rheims Liebman rachète la brasserie pour la transformer en un magasin de commerce de vin en gros. L’ancienne brasserie Muff est revendue en juin 1872.
la brasserie en juin 2000
Brasserie Bome Hubert – rue de la Halle -
En 1831,Monsieur Bome Hubert cabaretier et agriculteur complète son exploitation par la création d’une brasserie après le rachat de bâtiments de l’indivision Neumane, Rappe, Adam, Rimmel, Hensienne et Renauld. En plus de l’entreprise, la propriété est composée d’une écurie et d’une maison d’habitation. La brasserie sera revendue en 1846, détruite et convertie en batiment rural en 1847.Un de ses terrains sera cédé pour construire le nouveau cimetière en 1867.
On trouve en 1831 Messieurs Hensienne Joseph, Chaumond Philippe et Neumane Ferdinand, brasseurs à Boulay, propriètaires terriens, travaillent-ils dans une brasserie ou sont -ils des propriétaires de Brasserie?
Réalisation : M. SASSI JACQUES
La maison d’hôtes
Bois de Coulange
57360 Amnéville les Thermes
Contacts : www.lamaisondhotes.fr
Remerciements: les sympathiques habitants de Boulay, passionnés par leur patrimoine et en particulier Messieurs Ritz, Eberhardt et Beyrlé. Monsieur Muller Jean-Henri de Guinglange, collectionneur et feru d’histoire régionale.
Monsieur et Madame Lecocq née Mayer pour la photo de Monsieur Frédéric Mayer
Sources: Archives départementales de la Moselle. Tribunal de Commerce. Perles de Lorraine 1928.
Recherche la généalogie des familles de brasseurs Lorrains
. Tout document relatif aux brasseries de Moselle(même photocopiés), témoignages.
Collectionne : Cartes postales des Brasseries de France
Cartes postales des Cafés- Restaurants de Moselle
Tout objet publicitaire de brasseries
Possibilité d’échanges de pièces .
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.