( 24 mars, 2009 )

Brasserie de Sarrebourg (1820/1970)

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La Brasserie du Dauphin est fondée par la famille Antoni en 1820. Elle est implantée à l’angle des rues Gambetta et Erckmann Chatrian.Il existait à cette époque une brasserie Mincker située rue Schuman, anciennement dénommée Schranzstrasse.

 En 1896, les Frères Lütz rachètent l’établissement et le dote de nouveaux bâtiments équipés des dernières techniques brassicoles. Il semblerait que les deux frères cherchaient un endroit propice pour s’installer en Lorraine. Quelques années auparavant, on note dans un rapport de police qu’un des frères est emprisonné à Metz après une rixe avec des lorrains de souche dans une taverne de Metz.

Un puit situé devant la salle de soutirage fournit l’eau de lavage et de nettoyage. L’eau utilisée pour les différentes opérations de brassage provient de la source de Saint-Quirin, jugée plus apte à la production d’une bière de qualité. La conduite avait été réalisée sous la direction de M. Schmit en 1893, qui sera le maître d’oeuvre des tranformations de la brasserie dans le style cubique allemand de l’époque.

La glace est prélevée dans l’étang de la brasserie situé dans la direction de Sarraltroff

La culture du houblon est minime dans le cercle de Sarrebourg, à peine 17 ares à Phalsbourg.  La brasserie se fournit alors en houblon alsacien.

Très rapidement, la famille Lutz s’investit dans la vie locale, M. Henri Lutz est élu président de la société de Gymnastique de la ville de Sarrebourg.en novembre 1896.

En septembre 1901, on annonce le décés de M. Fr. Lutz à Baden-Baden, ou il était en convalescence. La brasserie garde son appelation Gebrüder Lutz.

En 1904, la brasserie Gebrüder Lutz emploie 24 ouvriers et produit 20000 hectolitres de bière.

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Bierkrug mit Deckel Bierbrauerei Gebrüder Lutz (chope à bière à couvercle)

Un accident sur un champ de manoeuvres près de Bitche, le 24 mai 1904, enlève la vie au voiturier Loux qui tenait un estaminet sur le site. Ce décès, si triste soit-il, il laisse une veuve et deux orphelins nous permet de conclure que la brasserie suivait les militaires pendant leurs entrainements.

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Une buvette dans un stand de tir de l’armée allemande en Lorraine

La société anonyme de droit local Saarburger Brauerei gebrüder Lutz est constituée le 4 janvier 1905.

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carte photo représentant un camion de livraison de bière de Sarrebourg au début du siècle dernier

Malgré la guerre et ses difficultés d’approvisionnement en matières premières, la brasserie verse un dividende de 5% à ses actionnairespour l’exercice 1916/17.

A la fin de la guerre, la brasserie mise sous séquestre  passe sous contrôle de la Brasserie de Dombasle, 13 rue Carnot à Dombasle, Meurthe et Moselle.

Le 6 mars 1924, la brasserie est transformée en société anonyme du droit français et prend la dénomination de Brasserie de Sarrebourg.

Le conseil d’administration est composé de Messieurs :

René Delepierre, Ingénieur des Arts et Manufactures à Lunéville, président et délégué du conseil

Jean Melchior, administrateur-directeur

Sylvain Berr, banquier à Sarrebourg, Grand’rue

Charles Gaeng, directeur de la Brasserie de Dombasle

Louis Petitier, industriel, maire de Longwy

La brasserie qui a une capacité de production de 50000 hectolitres brasse alors 35000 hectolitres.

En 1928 la brasserie occupe 70  ouvriers pour une capacité de production de 60000 hectolitres, les dividendes atteignent 12%.

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carte de commande de la brasserie de Sarrebourg à la Malterie Laurent de Saint Laurent Blangy, Pas de Calais

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1934 verso de la carte pour une commande de malt d’orges du Gatinais,

à noter la signature de Monsieur Melchior.

En Juin 1940, les troupes allemandes occupent Sarrebourg. Monsieur Melchior président des brasseurs de France préfère l’exil.

La brasserie prendra la raison sociale de Sarreburger Brauerei Aktiengesellschaft.

A la libération la brasserie est partiellement sinistrée. Les dommages de guerre sont versés en 1955. Les travaux de restauration et de modernisation de l’établissement peuvent débuter dont de nouvelles installations de soutirage et de tanks de garde en acier vitrifié.

La première  présidence de la médecine du travail de Sarrebourg est assurée par Monsieur Melchior en 1947.

Monsieur Melchior revenu à la direction de l’entreprise décéde en 1965 et coïncide avec le déclin de la brasserie.

En 1968 la brasserie se rapproche de la Brasserie de l’Espérance. Arrivent alors les mauvais « ions » fusion, absorption et dissolution.

En 1970, la brasserie d’une capacité de annuelle de 70000 hectolitres ferme ses portes, laissée à l’abandon et délabrée, elle est détruite en 1974.

Pour ne pas terminer sur une note négative, quelques objets publicitaires de la brasserie

chopes en grès de la brasserie

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glace de la brasserie ou apparait le petit alsacien à la pipe

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publicité sur tôle

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publicité en glacoïde

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verres émaillés de la brasserie

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chopes en verre

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étiquettesde la brasserie

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modèle réduit de wagon

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Malheureusement la brasserie de Sarrebourg ne possédait pas de ligne privée, ce qui obligeait les livreurs à effectuer des manipulations supplémentaires, une des raisons évoquée pour expliquer le déclin de la brasserie. Il semblerait plutôt que la concurrence du nombre important de brasseries alsaciennes implantées à Sarrebourg pendant la dernière guerre ait eu un effet plus néfaste sur son redémarrage.

Réalisation : M. SASSI JACQUES

                       La maison d’hôtes

                       Bois de Coulange

                        57360  Amnéville les Thermes

Contacts :  www.lamaisondhotes.fr

Sources:  Archives départementales de la Moselle. Tribunal de Commerce. Registre des armées françaises 1905. Office du tourisme de Sarrebourg. 

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Témoignages, photos de M.Melchior, de la brasserie et du personnel de la brasserie de Sarrebourg(même en reproductions)

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( 21 mars, 2009 )

Brasserie de Vittoncourt

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côté route, la maison d’habitation, la grange et la réserve à grain

La brasserie de Monsieur Giraux Augustin est recensée au 1er janvier 1847.

En avril 1875, Monsieur Giraux Jean, propose la brasserie à la location. Il est mis en avant la proximité de la gare de Remilly qui dessert Metz et Forbach ainsi qu’une clientèle assurée. Il est demandé de s’adresser au 3 rue de la Commanderie à Nancy, probablement que comme de nombreux mosellans qui avaient opté pour la France, la famille Giraux s’était établie à Nancy.

Le descriptif de l’époque, dans un style rural classique, ne  diffère pas de l’aspect actuel.

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vues de l’arrière :

à gauche le moulin à malt, à droite la brasserie, la cour intérieure et le jardin

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dans la cour intérieure, l’entrée de la cave de garde et fermentation.

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La clé de voûte est datée de 1822.planot0059.jpgle moulin à malt, le manège à traction animale est recouvert par une dalle.En 1920, la brasserie devient un dépôt de bière puis une maison d’habitation.

Réalisation : M. SASSI JACQUES

                       La maison d’hôtes

                       Bois de Coulange

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Contacts :  www.lamaisondhotes.fr

Remerciements : Les propriétaires des locaux pour leur chaleureux accueil et  M. Werth Jean-Claude CSN Bazoncourt pour l’aide apportée.

Sources:  Archives départementales de la Moselle. Tribunal de Commerce.

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( 9 mars, 2009 )

Les Brasseries de Boulay : Mayer – Muff – Bome

 Avant 1870, dans les campagnes lorraines, les petits brasseurs étaient avant tout des fermiers qui vendaient leur production de bière en direct et qui souvent possédaient un débit. La production était faible et la bière produite, de fermentation haute. Les ouvriers préféraient souvent boire une « petite bière » plutôt qu’un vin coupé d’eau, dans le but de faire baisser le taux d’alcool.

En 1850, il y avait sept brasseries à Boulay, dont trois appartenaient à des membres de la famille Mayer.

Brasserie Mayer:  7 rue de Saint-Avold.

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vue de la brasserie, rue des jardins (carte postale)

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La brasserie en premier plan au centre (source: M. et Mme Lecocq, née Mayer, fille de Frédéric né en 1908)

La Brasserie Mayer, la plus importante et la plus connue, est en activité en 1789. On trouve dans les registres de l’état civil de la ville de Boulay, en date du 17 novembre 1789, l’acte de mariage de Jean Mayer, brasseur et laboureur avec une demoiselle Guir. Jean, décéde en 1819.

La brasserie est reprise par sa veuve et par ses deux fils Frédéric et Jean-Pierre.  Jean-Pierre continue l’entreprise familiale , la brasserie est toujours référencée en 1873. Frédéric s’installe rue de Saint-Avold, il débute l’aventure de la Brasserie de Boulay.

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Monsieur Frédéric Mayer (source Perles de Lorraine1928)

En 1861, Jean-Baptiste prend les commandes de la brasserie.Il installe une machine à vapeur en 1898 et une machine à produire de la glace. Cette installation permet l’ élaboration d’une bière à fermentation basse.

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La direction et le personnel de la brasserie (carte postale)

L’exploitation agricole n’est pas abandonnée. Signe de bonne santé de l’entreprise , un nombre impressionnant de terres, près, jardins et houblonnières viennent agrandir le patrimoine familiale.

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publicité parue dans le journal de Boulay

En 1899, Hyppolyte prend la direction de la brasserie. Une nouvelle salle de brassage est installée en 1904. Monsieur Fieber, Maître-brasseur hongrois, est embauché. Il élabore une pils et une brune, la Stephanator. C’est à partir de cette date que la brasserie prend de l’expansion, elle produit 35000 hl. en 1933 sous la houlette de Frédéric Mayer.

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Monsieur Hippolyte Mayer dans sa brasserie, la première personne en partant de la gauche (source: M. et Mme Lecocq, née Mayer, fille de Frédéric né en 1908)

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Messieurs Frédéric et Hippolyte Mayer dans sa brasserie, les troisième et quatrième personnes en partant de la gauche (source: M. et Mme Lecocq, née Mayer, fille de Frédéric né en 1908)

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Carte postale: La tour de brassage (les anciens de Boulay se rappellent qu’un fût de bière recouvert de sacs humides trônait toujours à l’arrière de la tour de brassage, clients et amis étaient généreusement abreuvés)

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plaque émaillée de la brasserie Mayer

En 1939, la Brasserie de Boulay est fermée par les forces d’occupation et l’ensemble du matériel démonté en 1942 et transféré en Allemagne. C’est la brasserie de l’Union Messine qui s’en sert comme dépôt et qui embauche tout le personnel dont le fameux brasseur hongrois.  A la libération, Frédéric Mayer, ancien élève de l’Ecole de Brasserie de Nancy vend les dommages de guerre à la brasserie Champigneulles.

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Monsieur Mayer, 22 ans, à l’Ecole de Brasserie de Nancy, promotion 1930/1931, la seconde personne au 4ème rang (le plus grand) Source : Madame et Monsieur Lecocq

Il devient ensuite directeur technique de la Brasserie Motte-Cordonnier d’Armentières (59) puis directeur de la Brasserie Champigneulles . Il nous quittera en 1953.

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Les locaux seront alors exploités en quincaillerie qui évolueront en magasin Brico Habitat.

Quelques photos de la brasserie en 2000, propriétaire M. Beyrlé,Brico-habitat

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les anciennes écuries et la tour de brassage

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la tour de brassage et les dépôts

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Brasserie Mayer – rue de la Place

 La brasserie est construite en 1816 par Monsieur Cabé, brasseur laboureur.

En 1834, Messieurs Mayer Jean-Pierre et Jules achètent la brasserie à Madame Cabé, Veuve Etienne, rue de la Place avec maison d’habitation, écurie et un passage de 6 mètres carrés donnant sur la Place.

Les affaires vont bon train, l’entreprise prospère, une maison est acheté rue de la halle, une autre rue de Saint-Avold,des écuries rue du chaudron. L’exploitation agricole est poursuivie est agrandie par l’achat de près, terres, vergers ainsi que d’une forêt.

En 1880, Monsieur Mayer Jean-Pierre, fils de Mayer Jean-Pierre (il était courant que le fils eût le même prénom que le père) rachète la brasserie, les écuries, la maison d’habitation et une partie du patrimoine agricole. Le patrimoine agricole familial continue à augmenter mais à une plus faible cadence. La brasserie est vendue en 1902.

 

Brasserie Muff – 53 rue de Saint-Avold -

  En 1861 Georges et Charles Muff, brasseurs à Boulay, construisent  une nouvelle brasserie  au 53 de la rue de Saint-Avold.

La brasserie est reprise en 1863 par Monsieur Muff Jacques.

Le brasseur est cité dans le texte d’une ancienne chanson en patois:

- »Herr Muff vän d’r Salmiak

    Danzt met singen langen Frack »

En 1869, Monsieur Rheims Liebman rachète la brasserie pour la transformer en un magasin de commerce de vin en gros. L’ancienne brasserie Muff est revendue en juin 1872.

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la brasserie en juin 2000

Brasserie Bome Hubert – rue de la Halle -

En 1831,Monsieur Bome Hubert cabaretier et agriculteur complète son exploitation  par la création d’une brasserie après le rachat de bâtiments de l’indivision Neumane, Rappe, Adam, Rimmel, Hensienne et Renauld. En plus de l’entreprise, la propriété est composée d’une écurie et d’une maison d’habitation. La brasserie sera revendue en 1846, détruite et convertie en batiment rural en 1847.Un de ses terrains sera cédé pour construire le nouveau cimetière en 1867.

On trouve en 1831 Messieurs Hensienne Joseph, Chaumond Philippe et Neumane Ferdinand, brasseurs à Boulay, propriètaires terriens, travaillent-ils dans une brasserie ou sont -ils des  propriétaires de Brasserie?

Réalisation : M. SASSI JACQUES

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Contacts :  www.lamaisondhotes.fr

Remerciements: les sympathiques habitants de Boulay, passionnés par leur patrimoine et en particulier Messieurs Ritz, Eberhardt et Beyrlé. Monsieur Muller Jean-Henri de Guinglange, collectionneur et feru d’histoire régionale.

Monsieur et Madame Lecocq née Mayer pour la photo de Monsieur Frédéric Mayer

Sources:  Archives départementales de la Moselle. Tribunal de Commerce. Perles de Lorraine 1928.

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