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( 27 novembre, 2008 )

Les brasseries de Baronville – Calba (1842-1895) et Paté (1828-1889)

A l’instar de nombreuses familles de Brasseurs, celles des Paté et Calba ont un destin convergeant.Leur parcours est celui de nombreux brasseurs mosellans.

A cette époque, comme de nombreux brasseurs en Moselle, les familles Paté et Calba sont des paysans qui complètent leur activité agricole par une brasserie.

Les Fermiers Brasseurs de Baronville ont implanté leurs brasseries dans la même rue, à une centaine de mètres l’une de l’autre. Les petits enfants des fondateurs s’uniront par les liens du mariage.  Concurrencés par l’arrivée des brasseries industrielles allemandes et mosellanes, le brassage cesse, l’entreprise devient dépositaire d’une marque de bière puis est revendue.

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 en premier plan, à gauche : La brasserie Paté    en dernier plan, à gauche de l’église : la brasserie Calba                                

BRASSERIE CALBA   rue Principale

La brasserie est fondée en 1842 par Nicolas Jules Calba, fils de Nicolas, cultivateur et de Barbe Paté, rentière.

En 1869, le brasseur Jules Calba, 49 ans, déclare la naissance de sa fille Marie Camille Calba.

Le 23 juillet 1888 le matériel de la brasserie reprise par  Lucien Calba ainsi que les animaux de travail sont mis en vente.

 Je ne détiens pas de documents relatifs à l’importance de la brasserie, mais le descriptif des biens vendus permet d’analyser la capacité de l’entreprise, en les comparant à  l’équipement des brasseries du début de ce siècle.  

4 chaudières en cuivre (bien que la capacité des récipients ne soit pas mentionnée, on peut imaginer l’importance de la brasserie, généralement les petites structures étaient équipées de 2 chaudières de volumes différents, une grande d’environ + ou -16 hecto pour les grands brassins et une petite pour les petits brassins intermédiaires d’environ + ou – 8 hecto. Une belle brasserie  en était équipée de deux grandes et d’une petite).

1 cuve guilloire, 1 bouge à tremper, 1 vagueur, 1 appareil Neubecker, 1 réfrigérant système Baudelot (très moderne et performant pour l’époque), 3 grands bacs à rafraîchir en tôle galvanisée, une grande quantité de foudres et de tonneaux, , 3 bouges en chêne, cuves, baquets, alambics (on peut en déduire que, comme de nombreuses autres brasseriesdu département, le brasseur distillait les bières aigres ou tournées) 5 plongeurs à glace, 1 voiture à transporter la glace ( la glace était prélevée l’hiver dans les nombreux étangs et rivières proches de Baronville, conservée sur de la paille dans des caves fraîches et profondes, utilisée par la brasserie ou livrée au débitants).

Deux boeufs de travail (utilisés pour le transport des matières premières et fûts dans la brasserie et au village), cinq chevaux de trait, 3 camions à deux chevaux et un camion à un cheval (un train de transport important pour les  livraisons  jusqu’à vingt kilomètres),  150 tonneaux d’expédition, il est précisé dans l’annonce que Baronweiler(Baronville) est à deux kilomètres des gares, de Landorf (Landroff) et de Mörchingen (Morhange),  (ces écrits laissent à penser que le transport des fûts de bière utilisait le trafic ferrovière et qu’une importante production pouvait être livrée sur de plus longues distances).

Plus un important train de culture et de vendange ( un vignoble et un commerce de vin étaient annexés à la brasserie par la majorité des brasseurs) ainsi que le matériel de maison, le tout à crédit jusqu’au 11 novembre 1888.

Le dimanche 26 mars 1893, la première mise en vente n’est pas aboutie, la majorité du  matériel est proposé aux enchères, hormis le  réfrigérant système Baudelot, le tout à crédit jusqu’au 11 novembre 1893.

La brasserie, les corps de logis, terres et terrains trouvent acquéreur en 1895.

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(à droite, ancienne brasserie Calba août 2000)

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(ancienne brasserie Calba août 2000)

 

   BRASSERIE PATE    rue Principale 

C’est en 1828 que Monsieur Paté Victor se porte acquéreur de locaux de Brasserie et d’un corps d’habitation dans la rue principale (nommée alors grande rue) . Le corps d’habitation est démoli en 1830, puis reconstruit.

La brasserie est proposée à la vente par adjudication dans le journal « La Gazette de Lorraine ».On note que la brasserie  est implantée sur 20mètres de long sur 7 mètres de large, que la brasserie traite son propre houblon et que Monsieur Pâté est de plus Maître de Poste.

Auguste Paté, s’en porte acquéreur en 1858

Le 19 janvier 1856 Auguste- Nicolas Paté, 41 ans, Brasseur à Baronville, déclare que son épouse Marie -Catherine Bour, 35 ans, a donné naissance le 18 d’une petite Berthe-Agnès-Marie-Eugénie. Déclaration est faite en présence de Jean-Baptiste Paulus, 44 ans , aubergiste. (cpa ci-dessous). On note son acte de décès le 8 février 1946 à Annonay.

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( café Paulus 1919)

Le 3 juillet, l’officier d’état civil Calba, brasseur et maire du village unit Lucien-Marie-Eugène Calba, né le 15 mars 1855 à Baronville à Desmoiselle Marie-Augustine Paté née le 19 avril 1859 .

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Ancienne brasserie Paté – Dépôt de bière Emile Mercier (cpa 1905)

La brasserie est vendue en 1888/1889. Je n’ai pas trouvé de documents sur le devenir des familles Calba et Paté.

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les vestiges de la brasserie et des écuries en  août2000

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brasserie, écuries et maison d’habitation en août 2000

Réalisation : Sassi Jacques

                       La maison d’hôtes

                       Bois de Coulange

                        57360  Amnéville les Thermes

Contacts :  www.lamaisondhotes.fr

Sources:  Archives départementales de la Moselle- Archives des villes deMetz et Thionville. Tribunal de Commerce.

Je remercie particulièrement Monsieur Jean-Paul Peltier, le sympathique maire actuel de Baronville pour l’aide apportée à ces recherches.

Recherche la généalogie des familles Calba et Paté.

Recherche la généalogie des familles de brasseurs  Lorrains

. Tout document relatif aux brasseries de Moselle(même photocopiés)

Collectionne : Cartes postales des Brasseries  de France

                         Cartes postales des Cafés- Restaurants de Moselle

                         Tout objet publicitaire de brasseries

Possibilité d’échanges de pièces

                        

 

 

 

 

 

( 25 novembre, 2008 )

Etat nominatif des brasseurs en Moselle au 1er Janvier 1847

Pour éviter les confusions et sans vouloir donner un cours magistral d’histoire locale, il est indispensable de donner une explication succinte  et simplifiée des événements qui conduisent la Moselle à se séparer de la Lorraine en 1871.

Avant 1870 Moselle était composée des arrondissements de Metz, Briey, Sarreguemines et Thionville.

Le 18/01/1871, au château de Versailles, Guillaume 1er est proclamé empereur du IIème Reich.

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Le 12/02/1871, Thiers devient  chef du pouvoir exécutif de la République française.

 

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Le 01/O3/1871, 546 députés contre 107 ratifient le traité de Versailles négocié par Thiers.

Le 10/05/1871, sacrifiées sur l’hôtel de l’intérêt national, l’Alsace  et la Lorraine sont cédées à laPrusse.

Le Kaiser et Bismark choisissent d’annexer les pays miniers ainsi que certains champs de batailles symboliques.

L’arrondissement de Briey, qui comprend Longwy, est rattaché au département de la Meurthe qui se nommera le département de la Meurthe et Moselle.

L’arrondissement les pays du sel, Dieuze, Château-Salins, Delme et le pays de Sarrebourg, sont annexés. La Moselle passe sous la tutelle de l’administration de Strasbourg.

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Cette région prendra la dénomination de Lohtringen (Lorraine), d’ou certaines confusions et la difficulté de certains tégestophils (même lorrains) à classer de leurs collections.

On retrouve cette différence dans les patois mosellans, francique dans les arrondissements de l’ancienne Moselle et roman dans ceux de la Meurthe hormis le pays de Sarrebourg.

Etat nominatif des Brasseurs existant dans le département de la Moselle au 1er janvier 1847

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102 Brasseurs recencés

Arrondissement de Metz                         49 BRASSEURS

METZ

1 – Antoine Frères                                   12 – Philippe Christian   

2 – Lang Veuve                                        13 – Zimmerman Hanzin

3 - Parizot Ferdinand                             14 – Henry Emile

4 – Reinert Jean-Baptiste                       15 – Pietrap Pierre

5 – Weber Jean                                         16 – Weistroffer François

6 – Schmaltz Henri                                   17 – Baillard Louis

7 – Breitbach                                              18 – Hitter Joseph

8 – Reinert Pierre                                       19  – Pette Charles

9 – Schmaltz Henri (au Sablon)              20 -  Franz Guillaume   

10 – Seurette Jean-Pierre                        21 – Zimmer Jean-Nicolas

11 – Vayant Philippe                                 22 – Meunier Pierre

PLANTIERES

23 – Fender Nicolas

SAINT-JULIEN-LES-METZ

24 – Mayet

BOULAY

25 – Mayer Vins                                           26 – Mayer Jean-Pierre

LES ETANGS

27 – Velvert Pierre

BURTONCOURT

28 – Carrel Paul

TETERCHEN

29 – Wetzel Jean

ADELANGE

30 – Stoffel Veuve

VITTONCOURT

31 – Giraux Augustin

HERNY

32 – Bauquel Jean                                         33- Bauquel François

VATIMONT

34 – Masson Dominique   

RAVILLE

35 – Uchert les Héritiers 

BIONVILLE

36 – Lagarde Veuve

COURCELLES-CHAUSSY

37 – Becker Jean

GORZE

38 – Thirion François                                   39 – Jacquin Charles

MARS – LA – TOUR

40 – Vegel François

LORRY

41 – Mangenot Charles

CORNY

42 – Nauroy Charles

MONTIGNY-LES-METZ

43 – Reinert Jean-Baptiste                         44 – Weiskopff Michel

LEMUD

45 – Taverne Hyppolite

SOLGNE

46 – Friand Joseph

ROZERIEULLES

47 – Guillemin Joseph

LONGEVILLE-LES-METZ

48 – Gouvion Pierre

AY

49 – Schleiter Jacques

Arrondissement de Briey              22 BRASSEURS

BRIEY

50 – Guilminot Barthélémy                         52 – Guilminot Louis

51 – Henry Veuve

LONGWY-BAS

53 – Petitier François                                   55 – Labay Nicolas

54 – Blondeau Jean-Baptiste

JARNY

56 – Bertrand Jean

NORROY-LE-SEC

57 – Lebrun Joseph

CONFLANS

58 – Lamare Stanislas

FONTOY

59 – Merot François

KNUTANGE

60 – Hergat Mathieu

LUDELANGE

61 – Bailleux Pierre

CIRCOURT

62 – Louis Théodor

LAGRANVILLE

63 – Clesse Hubert

LONGUION

64 – Doissy Georges

VEZIN

65 – Hablot

LONGUYON

66 – Jenyen Jean-Baptiste

LAGRANVILLE

67 – Laurent Jean-François                       68 – Liby Auguste

PETIT-XIVRY

69 – Baulet Pierre-François-Nicolas

VILLERS-LA-MONTAGNE

70 – Oury François                                       71 – Busch Jean-Louis

Arrondissement de Sarreguemines  18 BRASSEURS

FORBACH

72 – Karsch Georges

ROSBRUCK

73 – Raspiller André

GROSBLIEDERSTROFF

74 – Fistie Joseph

BITCHE

75 – Weyand Jean

LEMBERG

76 – Cabé Emile

BARONVILLE

77 - Paté Victor                                            78 – Calba Jules

PUTTELANGE

79 - Kopf Nicolas                                          80 – Sadler Louis

HELLIMER

81Mennel Jacques

SAINT-AVOLD

82 – Walter Georges

FOLSCHWILLER

83 – Mayer Jean

SARREGUEMINES

84  - Embs Veuve                                        87 – Baar François

85 – Fotré Georges                                      88 - Weiss Charles       

86   Lorany Nicolas                                      89 – Schneider François

Arrondissement de Thionville                 13 BRASSEURS

BEAUREGARD

90 - Néron Joseph                                        91 – Poulmaire Alexis

LAGRANGE

92  - Michet et Mathis                                  93 – Kiffer Mangin

FREISTROFF

94 – Salmon François

HARGARTEN

95 – Fendeler Claude

BOUZONVILLE

96 – Knobloch Louis

CREUTZWALD

97 – Guérizel Louis

RODEMACK

98 – Wagner Michel

METZERVISSE

99 – Lobercan Charles

KEDANGE

100 Lamouline Joseph                               101  -  Antoine Frères                                                                               

MOYEUVRE-GRANDE  

102      Evrard Auguste                                              

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Réalisation : Sassi Jacques

                       La maison d’hôtes

                       Bois de Coulange

                        57360  Amnéville les Thermes

Contacts :  www.lamaisondhotes.fr

Sources:  Archives départementales de la Moselle- Archives des villes deMetz et Thionville. Tribunal de Commerce

Recherche la généalogie des familles de brasseurs.

 

Recherche la généalogie des familles de brasseurs  Lorrains

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( 24 novembre, 2008 )

La Brasserie Bavaroise 1-3-5- Rue du Pont Saint-Marcel METZ -1858/1905

C’est en 1856 que Monsieur Falkenstein Frédéric, Maître Brasseur, crée sa Brasserie  aux numéros 1-3-5 de la rue du Pont-Saint-Marcel.

Comme il est d’usage à cette époque, l’établissement se compose de deux corps de logis, l’un approprié pour une vente de bière au détail et l’autre pour la fabrication de la bière. La proximité de la rivière ne permet pas d’utiliser complètement les caves et la bière de conserve est transportée dans une cave située au numéro 5 place Sainte-Croix.

Dans le premier corps de logis, donnant sur la rue, se trouve le débit et sur deux étages des chambres à louer.

Dans la seconde partie, séparée par une cour, est implantée la brasserie ainsi qu’une touraille et un germoir à l’étage.La production ne dépasse pas cent hectolitres.La brasserie  est équipée de cuves matières et à tremper, de deux chaudières, l’une de 20,10 hl., l’autre de 11,99 hl., de pompes et d’un rafraichissoir. Une petite distillerie complète l’entreprise (souvent une distillerie ou une vinaigrerie permettent d’utiliser les bières tournées des brasseries contemporaine de ce siècle).

En 1868, la brasserie est reprise par Monsieur Keller Nicolas. La brasserie prend l’enseigne de « Brasserie Bavaroise ». Elle se dévelope et propose, à renfort de publicité,  d’excellentes bières de Bavière ainsi que de la bière Salvator jusque fin mars.En décembre 1885, le brasseur Keller Nicolas agrandi ses caves et acquiert un appareil de congélation avec réfrigérateur pour obtenir, hiver comme été, une qualité de bière constante et satisfaire des commandes importantes dans Metz et hors des murs. Le 2 mai 1887, Nicolas Keller décède.

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L’affaire florissante, avait été cédée l’année précédente  au brasseur Jean Joseph Massong,son gendre qui probablement par patriotisme ou pour narguer l’occupant la débaptise « Brasserie de Metz ».

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Le 13 avril la famille s’agrandit d’un petit Louis Nicolas.

Jean Keller garde comme « cheval de bataille » les bières de Bavière ainsi que la Salvator qui est proposée jusqu’au mois de mai, ainsi qu’une bière de garde. Hors des murs, les frais d’octroi sont remboursés aux clients. Les affaires prospèrent, le café du Grand Balcon est racheté en novembre 1895 puis mis en location en janvier 1896 à Monsieur Blisse sculpteur à Metz.

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Le conditionnement se diversifie et se rationnalise. La bière  est proposée en bouteilles de 1/2 litre  et 3/4 , celle en  6/8 supprimée tout en conservant les récipients  3/8. En fûts, on la trouve en tonneaux de 15 à 40 litres.

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En 1901, la veuve Massong continue l’exploitation de la brasserie mais, en raison de la concurrence des Brasseries Industrielles, se recentre sur le débit qu’elle restaure entièrement, en plus des bières de bavière, des bières « bock et double bock » complètent la gamme.

Pour se mettre dans l’air du temps, des concerts militaires sont organisés ainsi que des soirées pourMessieurs ou se produisent le chanteur humoriste  »Harris » ainsi que l’orchestre « La Fraternelle ».

Le vendredi 31 mars, le journal « La Gazette de Lorraine » annonce que le Samedi 1er Avril va cesser de fabriquer et débiter sa bière.  La Brasserie Messine de Lauvallières (Metzer Brauerei) reprendra l’exploitation de la salle de débit après agrandissement et restauration.

Ainsi sonne la fin de la dernière des 22 brasseries artisanales qui existaient à Metz, l’année de sa création, en 1858.

En voici  la liste:

Baillard                       2  rue Vigne Saint-Avold

Chandelier                 9  rue Gisors

Falkenstein               13 rue du Pont Saint-Marcel

Frantz                          67 rue des Allemands

Fortin                         101 rue du Pontifroy

Genin                           22 rue du Pont des Morts

Guertner                      1 rue Saint-Médard

Henry                           24 rue de l’Esplanade

Jung                             11 rue Mazelle

Joint                            45 rue du Pontiffroy

Lacroix                       28 bis rue Mazelle

Parizot                        11 rue de Paris

Pétry                            12 rue Braillon

Pigeon                         23 rue de la Fontaine

Rapp                            42 rue Mazelle

Reinert                       19 rue d’Eltz

Schmalz                     19 rue  du Pont Saint-Georges 

Schoeupff                  38 rue Basse-Seille

Seurette                     77-83 rue Fleurette

Weber                         26 rue de l’Arsenal

Westehoffer               4 rue Saint-Charles

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La brasserie Massong en 2000 (photo J.Sassi) Restaurant du Pont St. Marcel

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 Zimmer                     12 rue Basse-Seille

Réalisation : Sassi Jacques

                       La maison d’hôtes

                       Bois de Coulange

                        57360  Amnéville les Thermes

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Recherche la généalogie des familles Falkenstein et Massong.

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( 12 novembre, 2008 )

JOSEPH HITTER (1808-1887)- Brasserie de Saint-Julien-les-Metz

Joseph Hitter

le Brasseur

 

HITTER

 

 

          Joseh Hitter, fils d’un combattant français d’Auerstädt, est né à Kaysersberg en 1806. On le voit faire sa formation de brasseur en Alsace, puis il se perfectionne Allemagne et en Belgique. Son compagnonnage le mène en  Meuse ou il se marie le 02/12/1840 à Houdelaincourt avec Marie-Anne Françoise Fotré.

   Fort de ses expériences, Joseph Thomas Hitter décide de s’installer comme brasseur. En octobre 1851, il crée sa propre brasserie à Metz, au 11 de la rue Mazelle, à proximité du quartier d’une corporation florissante à Metz, celle des tanneurs.

 Homme d’action, il est le premier à installer en Moselle une brasserie fonctionnelle inspirée de la technique dite en cascade, technique  qui sera reprise plusieurs décennies plus tard par les brasseries industrielles mosellanes. A une époque ou les brasseries fonctionnent de manière empirique, il innove et organise sa brasserie dans un bâtiment situé à l’arrière du débit.

La malterie  est équipée d’un germoir à grain dans les caves,d’un moulin à manège au rez de chaussée,  d’un séchoir au premier étage et d’une touraille au second.

Dans la salle de brassage, trois chaudières de 9 à16 hectolitres prolongent les cuves matières et précèdent les bacs rafraichissoirs.

Le débit, doté d’un billard donne sur la rue passante.Au premier se situent les magasins et au second les logements.

En 1856, il reprend à Madame Ferry Marguerite, propriétaire, l’exploitation de la brasserie de Saint-Julien les Metz, à proximité des nouvelles tanneries, ainsi que les vignes qui l’entourent. Cette Brasserie, crée par sa propriétaire en 1845 était mise en gérance à Monsieur Joseph Renaudin. Ce dernier, âgé de 48 ans, né à Xivry le Franc,  venait d’être condamné à cinq années de réclusion pour faits de faillite frauduleuse et l’établissement mis en vente le mercredi 04/08/1856 avec maison d’habitation, pièces de terre près des glacis, vignes, potager,débit de boisson, ainsi que tout le matériel nécessaire à l’exploitation de la Brasserie. 

Le 2 juin 1856, M.Hitter demande à abattre 4 arbres de la  plantation qui gêne son exploitation route départementale N°7, le 4 l’ingénieur donne son autorisation. Le brasseur devra verser la valeur de ces arbres, 32 francs, à la caisse départementale.

Le 8 juillet 1856, Joseph Hitter demande l’autorisation d’établir un trottoir à ses frais, elle sera refusée.

En novembre 1857 Joseph Hitter rachète à Madame Magot épouse du sieur Nicolas Mouriot,propriétaire et charretier, écuries avec greniers, cour, souterrain et jardin

La brasserie modèle sera cédée à Monsieur Jung Guillaume qui, pour la petite histoire s’implantera quelques années plus tard au Sablon, en face de la Brasserie de Gustave Amos dont il épousera la fille Pauline en mai 1861.

En Mars 1863, le couple Hitter se sépare de corps et de biens. Joseph associe sa brasserie située à la sortie de Saint-Julien-les Metz, route d’Antilly à Monsieur Louis Alphonse Labrosse, né à Remonville  le 26/10/1834 et veuf de Anne Marie Lamy depuis le 20/09/1867. Le 27/10/1868, le brasseur Labrosse uni sa destinée à la fille de  Joseph et Marie-Anne Hitter.La brasserie est cédée au gendre et Joseph Hitter décide de prendre une retraite bien méritée, l’Histoire en décidera autrement. 

 

 

JOSEPH HITTER

LE HEROS

ou « LE CORSAIRE MESSIN »

C’est avec beaucoup de légéreté que le 19/08/1870 Napoléon III déclare la guerre à la Prusse.

Le 2/08/1870 l’empereur engage les combats à Sarrebruck.

Le 6/08/1870, les troupes prussiennes entrent en Lorraine, à la stupeur de ses habitants.

Le 14/08/1870, débute la bataille de Borny et le 19 le siège du camp retranché de Metz.

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Le 27/10/1870, Bazaine livre Metz, hommes, armes et munitions à l’ennemi.

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Le 23/01/1871, un armistice est discuté à Versailles entre Jules Favre et Bismarck.

Le 21/02/1871, débutent les discussions du traité de Versailles avec Thiers, devenu chef du pouvoir exécutif.

Le 01/03/1871,les députés français ratifient le traité de Versailes par 546 députés (les capitulars) contre 107. L’Alsace et la Lorraine trahies sont sacrifiées sur l’hôtel de l’intérêt national. Une annexion de près d’un demi-siècle débute.

Les Lorrains sont-ils aussi passifs et défaitistes que sa garnison et son commandement?

En pleine préparation du blocus de Metz par l’armée prussienne, le mercredi 17/08/1870, le brasseur Joseph Hitter qui maîtrise parfaitement la langue allemande, propose à un convoi de ravitaillement prussien de le guider (il faut savoir qu’à cette époque la ville de Metz est entourée de bocages, houblonnières et surtout de vignes, les franchir et s’orienter n’est pas aisé).

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Les Dragons à Gravelotte Tableau de E. BRISSET- (on observe que la bataille se déroule dans une culture de houblon sur perche)  Source M. J-Paul Jacques , collectionneur de cpa et matériel agricoles

Equipé d’un fusil de chasse, il détourne à proximité de la Porte des Allemands deux voitures de farine qui seront exposées sur la place de l’Esplanade. Les trois occupants du convoi sont faits prisonniers.

Ainsi débute la légende de Joseph Hitter surnommé « Weisser Bär », l’Ours Blanc, par ses ennemis, rapport à sa taille, à sa crinière et à sa barbe blanches.

D’après l’ordonnance du 3 mai 1832, sur le service des armées en campagne, ses prises lui reviennent en partie, comme pour les corsaires.

Le 20 août, armé de son fusil de chasse et de deux pistolets, il capture trois voitures d’avoine et leurs occupants.

L’armée prussienne le voit partout, craint et respecté il devient la terreur de l’ennemi.

Le 22 août l’état- major français l’autorise à recruter 25 éclaireurs. Il en enrôle 18 qui méritent d’être cités :

 de Bussières   -   Mahieu   -   Sérisier   -   Pêchenot   -   Dussert   -   Coinchelin   -    Selle   -   Salles   – Raymond   -   Cazal  

-   Panier   -   Daudel   -   Dupuy   -   Saint-Amand   -    Poré   -   Mallé   -   Gaillou   -    Camproux    -

Le jour même, le colonel directeur de l’arsenal, par ordre du général Coffinières livre à Hitter et à ses partisans 25 chassepots et 1500 cartouches.

  Le maréchal Le Boeuf, commandant le 3ème corps rédige un message à ses troupes ainsi libellé : « Laisser passer, à tous les avant-postes du 3e corps, M. Hitter, capitaine des éclaireurs volontaires de Metz ».

Avec l’aide de ses francs-tireurs, il s’empare d’un convoi de huit voitures à deux chevaux chargées de vivre et fait quinze prisonniers

En collaboration avec les francs-tireurs de Vigy il mène une attaque sur Noiseville, dans les carrières, au lieu dit « l’Amitié », à Sainte-Barbe et à Villers l’Orme. Avec ceux de Frouard, il dirige une embuscade sur la route de Failly à Bouzonville.

Il ne se passe pas une nuit sans qu’un coup de main soit porté à l’ennemi. L’Ours Blanc devient la terreur des prussiens tout en leur inspirant le respect.

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-Image d’Epinal- le Brasseur Hitter  - Source M.  Martin Historien 

A la reddition de Metz, les Francs-Tireurs de Hitter et Véver sont repliés dans la ville puis démobilisés sur ordre du général Coffinières de Nordeck. Ce qui qui leur évite la captivité ou un sort plus cruel puisque les allemands ne leur reconnaissent pas la qualité de belligérants réguliers. En effet von Molkte avait déclaré: » Tout franc-tireur sera assimilé à un malfaiteur; il sera passible du Conseil de Guerre immédiat qui peut prononcer la peine de mort… ». D’âpres négociations, lors de la reddition, permirent de les faire assimiler à des militaires de plein droit et ils ne furent pas inquiétés.

Le retour à la paix impose des choix douloureux, Joseph Hitter opte pour la nationalité française et doit quitter la Moselle. Il émigre à Pont-à-Mousson. A la frontière, il est identifié par les militaires de la Garde prussienne qui reconnaissent en lui un adversaire courageux, patriote et digne, ils lui présentent les armes.

Le 6 août1887, sous l’emprise de violentes douleurs résultant de  rhumatismes goutteux, L’Ours Blanc se tire une balle dans la région du coeur. Il serait  malheureux que ce héros et ses frères d’armes soient oubliés .

 

 

 

LE PETIT FILS

GEORGES LABROSSE

LE COMBATTANT DE LA GUERRE DU DROIT

Le 4 décembre 1872, Louis Alphonse Labrosse brasseur à Saint-Julien-les-Metz inscrit la Brasserie Labrosse-Hitter au tribunal de commerce sous le N°411.

Le mercredi 1er Mai Louis Alphonse est appelé à sièger comme juré à la deuxième session trimestrielle de la cour d’assise de Moselle.

 Georges Labrosse, petit-fils de Joseph Hitter, élevé dans l’esprit de patriotisme et de revanche des Lorrains, a rejoint l’armée française comme officier-interprète

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 Dès les premiers jours de la déclaration de la guerre de 14/18, les biens immobiliers, brasserie, commerce de vins sont détruits à la dynamite sur ordre du général von Oven, gouverneur de Metz et incendiaire de Nomeny.

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 cpa: Collection Jacques Sassi

Jeanne Labrosse, la soeur de Georges, est conduite dans les fossés du Fort Saint-Julien puis relachée après un simulacre de peloton d’exécution. 

On pouvait encore apercevoir quelques caves voûtées en face des N° 80 à 90 de la rue Jean Burger.

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Photos : Jacques Sassi – juillet 2000

Réalisation : Sassi Jacques

                       La maison d’hôtes

                       Bois de Coulange

                        57360  Amnéville les Thermes

Contacts :  www.lamaisondhotes.fr

Sources:  Archives départementales de la Moselle- Archives des villes deMetz et Thionville. Tribunal de Commerce

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